Sommet de Porto 2021 : Les 27 se penchent sur le social
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union se sont réunis physiquement, les 7 et 8 mai, lors du Sommet européen à Porto (Portugal), pour parler de l’avenir de l’Europe après les dégâts de la pandémie.
Les 27 Etats européens se sont entendus pour bâtir une Europe plus sociale après les dégâts économiques de la pandémie de Covid 19. « Nous allons transformer le modèle de gouvernance économique de l’Europe. Il sera plus équilibré, plus juste, moins financier, plus économique et plus social », a déclaré le Premier ministre portugais Antonio Costa, l’hôte du sommet de Porto. Il a promis « une Europe meilleure », au terme d’une journée de conférences avec les partenaires sociaux qu’il a qualifiée d’« historique ».
Dans un engagement du Sommet social de Porto conjoint, les partenaires ont souscrit aux trois grands objectifs du plan d’action du socle européen des droits sociaux de la Commission pour 2030 :
- au moins 78 % des personnes âgées de 20 à 64 ans devraient avoir un emploi ;
- au moins 60 % des adultes devraient participer à des activités de formation chaque année ;
- le nombre de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale devrait diminuer d’au moins 15 millions, dont au moins 5 millions d’enfants.
Ces acteurs se sont également engagés à mettre tout en œuvre pour construire une Europe plus inclusive et plus sociale. Ils ont salué le plan d’action sur le socle européen des droits sociaux et se sont engagés plus fermement à traduire les principes de ce socle en actions concrètes afin d’entraîner une reprise forte, équitable et créatrice d’emplois.
Le Sommet de Porto est un moment charnière pour les droits sociaux en Europe. Les partenaires sociaux et la société civile exhortent l’UE d’approuver le plan d’action et ses grands objectifs et demande de fixer des objectifs nationaux ambitieux pour atteindre les objectifs européens.
Sur le front social, les pays du sud, comme la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal sont favorables à une harmonisation des salaires minimums. Mais les pays du nord, attachés à leur modèle performant de négociation collective, et ceux de l’est, qui craignent de perdre leur compétitivité, s’y opposent fermement.
« Nous devons trouver le moyen de fournir un salaire décent à toutes les personnes qui travaillent toute la journée pour qu’elles puissent au moins vivre de leur travail », a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Après une année de crise sanitaire qui a fait croître le chômage et la pauvreté, l’Europe semble entrevoir le bout du tunnel. La vaccination rapide de la population européenne et l’allègement progressif des contraintes sanitaires laissent espérer un rebond économique.
Ursula von der Leyen a rappelé les réalisations de l’Europe dans la crise et notamment le plan de relance de 750 milliards d’euros financé par un endettement commun inédit, un symbole de la solidarité européenne.
La réponse collective des Etats membres de l’UE, face à cette crise, a contribué à préserver l’emploi et les moyens de subsistance ainsi qu’à contenir de nombreux effets négatifs de la pandémie. Le chômage et les inégalités risquent toutefois de persister et d’augmenter. Les participants à la conférence de haut niveau appellent donc les dirigeants de l’UE à affecter des ressources là où elles sont le plus nécessaires.
Les décideurs politiques devraient concentrer leurs efforts sur la reprise de l’emploi et la création d’emplois de qualité, ainsi que sur les investissements en faveur de l’apprentissage tout au long de la vie, qui permet d’acquérir des compétences nouvelles ou supplémentaires nécessaires pour réussir les transitions verte et numérique, et sur la réduction de la pauvreté et de l’exclusion sociale en promouvant l’égalité des chances pour tous.
Source : Site de la Commission Européenne