Apprendre sur soi et sur les autres avec le Corps européen de solidarité

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Originaire de Maine-et-Loire, Eléonore, 20 ans, est arrivée en Allemagne en septembre 2020 comme jeune fille au pair. Intéressée par le Corps Européen de Solidarité (CES), elle s’est lancée dans l’aventure en mars 2021 ! Elle nous raconte son expérience : ses découvertes, ses missions et ses projets.

Peux-tu te présenter ?

 

Je viens d’une formation information-communication, option journalisme, à l’IUT de Lannion, j’ai été diplômée d’un DUT en 2020. Je voulais voyager. J’ai donc choisi de partir découvrir l’Allemagne pour une mission de fille au pair en septembre 2020. Une fois sur place ma volonté d’expérimenter le Corps européen de solidarité ne m’a pas quitté, j’ai donc décidé de mettre fin à ma mission de fille au pair à Francfort en mars 2021 pour me lancer.

 

Pourquoi avoir fait un volontariat avec le Corps européen de Solidarité ?

 

J’ai découvert le CES lors d’une rencontre avec un volontaire à St Brieuc, où j’ai étudié. Il m’a parlé des différents volontariats et m’a expliqué tous les avantages que l’on peut tirer d’une telle expérience. J’avais envie de faire une année de césure au cours de mes études, c’était l’occasion.

Après l’obtention de mon DUT en juin 2020, je m’étais inscrite sur la plateforme du CES pour partir à l’étranger.  Cependant, la période de confinement dû à la crise sanitaire m’a empêché de partir en volontariat. J’ai décidé malgré tout de partir en Allemagne à Francfort faire une mission de fille au pair, pour commencer. Puis, après plusieurs mois, j’ai eu envie de voir autre chose. Je me suis intéressée de nouveau au CES et j’ai regardé s’il n’y avait pas des volontariats en Allemagne.

Très attachée à Francfort, je ne voulais pas trop m’éloigner de cette ville, je m’y étais fait beaucoup d’amis, je n’avais pas envie de la quitter. J’ai cherché aux alentours et j’ai trouvé un volontariat dans la ville de Goldbach, à 30 minutes, j’étais ravie.

J’ai pris contact avec Bastien (chargé de mobilité) car je voulais changer d’organisme d’accompagnement en France, il a été très réactif. J’ai postulé au volontariat proposé dans la ville de Goldbach et en trois jours j’étais leur nouvelle volontaire. J’ai donc pu débuter mon volontariat dès mars 2021.

 

Présente-nous ta structure d’accueil en Allemagne

 

Je suis volontaire dans deux structures.

La première est une « garderie », où je m’occupe d’une dizaine d’enfants, car ici en Allemagne l’école est seulement le matin. J’y suis tous les jours, de 11h à 16h. Je fais de l’animation, de l’aide aux devoirs, des activités ludiques, il y a une bonne ambiance.

La deuxième structure dans laquelle je travaille est une association, une « Mehrgenerationenhaus », c’est-à-dire une maison des générations, ouverte pour tous les âges. Je devais y faire de l’animation, peut être donner des cours de français, … Cependant, elle est fermée à cause de la crise sanitaire donc je n’y vais pas pour l’instant. J’attends impatiemment que cela ré-ouvre.

De plus, l’avantage du CES c’est que l’on est aussi là pour développer, si on le souhaite, des projets personnels, ce que je fais. Mon projet personnel est l’Education média, ayant étudié le journalisme, je peux mettre en pratique ce que j’ai appris et ce que j’aime. J’avais déjà eu l’occasion d’en faire en France dans une radio associative et j’avais adoré. L’idée de ce projet est de rendre accessible les médias. En expliquant ce qu’est un journal, une fake news, un journaliste, une information… je fais de l’éducation média et je suis accompagnée par la Maison des générations sur ce projet. Ma tutrice m’accompagne et je bénéficie de leurs matériels.  J’espère que j’aurais l’occasion de le mettre en place à la réouverture de l’association puisque je reste jusqu’en août.

 

Comment faire pour avoir une vie sociale dans un pays qu’on ne connait pas et en temps de crise sanitaire ?

 

« Il y a une grande communauté de volontaires sur place, c’est top ! »

 

J’ai eu la chance de m’être fait un bon groupe d’amis à Francfort lors de ma mission de jeune fille au pair. C’est la raison pour laquelle je ne voulais pas trop m’éloigner de la ville.

Et quand on intègre le Corps européen de solidarité, nous avons un tuteur à qui l’on peut se référer et nous sommes tout de suite mis en relation avec les autres volontaires du pays ou de la ville où nous nous trouvons. Avec la covid, c’était compliqué car les rencontres et animations se sont faites à distance. J’ai eu la chance d’arriver en mars, période où le confinement était plus souple, et les rencontres étaient en présentiel, c’était cool pour échanger. Grâce à ça j’ai eu l’occasion de faire de nombreux voyages avec les autres volontaires, c’est top !

Pour toi l’Europe c’est quoi ?

 

 » Avant, quand on me demandait ma nationalité je répondais automatiquement française, aujourd’hui je me sens autant française qu’européenne  « 

 

Avant de partir, je connaissais l’Europe sur la question des lois, des autorisations de déplacement… Je m’intéresse aussi beaucoup à l’actualité et à la question migratoire, j’avais donc quelques bases sur certains thèmes.

Aujourd’hui, je me rends compte que l’Europe et l’Union européenne ont plein d’avantage. Je n’ai pas eu besoin de me faire de nouveau compte en banque, j’ai une carte de santé européenne, j’ai pu être mise en relation avec de nombreux volontaires de partout en Europe, par exemple. Depuis que je fais CES, je parle beaucoup plus d’Europe qu’avant et j’en connais davantage ses valeurs, que l’on partage tous. C’est un mélange de culture, de langues, de personnalités, c’est cette diversité qui crée l’Europe.

 

Quels conseils pourrais-tu donner à quelqu’un qui hésite à se lancer dans un volontariat CES ?

 

« Tu apprends tellement en volontariat, tu apprends la débrouille, ça te donne beaucoup de confiance en toi, c’est bien« 

 

Malgré le confinement ici, j’ai réussi à rencontrer des personnes, apprendre d’eux, apprendre sur moi-même, à faire des voyages… Le fait d’être volontaire a des avantages aussi puisque l’on bénéficie de réduction pour se déplacer. Aussi, cette expérience m’a permis d’acquérir de
l’indépendance, je me suis rendu compte que j’étais capable de faire plein de choses. Je me suis ouverte aux autres cultures, j’ai partagé énormément avec les autres. Je conseille vraiment cette expérience !

J’ai aussi acquis de nombreuses compétences, que ce soit dans la communication avec les enfants, dans l’écoute, la patience. J’écoute davantage et j’apprends à me concentrer, car avec la langue par exemple, il faut savoir prendre son temps.

 

Une anecdote pour la fin ?

 

J’étais arrivée depuis 6 mois en Allemagne et j’avais de plus en plus de facilité avec la langue. Un jour, je retrouve ma tutrice, et elle me parle sans que je ne comprenne rien. Je me dis qu’en fait je ne comprenais pas autant que je le pensais l’allemand. Elle m’a expliqué par la suite, en se moquant (gentiment), que si je n’avais rien compris c’est parce qu’elle avait utilisé le dialecte local. La richesse des langues…

Eléonore au Château de Neuschwanstein  à Schwangau, Allemagne