Découvrir une ONG avec le Corps européen de solidarité

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Photo de Camille (au fond) et ses colocataires à Prague.
Nous découvrons l’expérience de Camille, 22 ans, volontaire du Corps européen de solidarité (CES). Elle se trouve actuellement, et depuis début février, en Tchéquie où elle travaille pour l’ONG « Young and Environnement Europe » (YEE). Découvrez son témoignage, entre rencontres, partages et découvertes.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Camille, j’ai 22 ans, je viens d’une double licence en histoire/sciences politique. J’adore voyager, notamment dans les pays de l’est, donc l’opportunité de partir à la fin de mes études dans un pays européen était top pour moi. Depuis mes 15 ans, je veux travailler dans une ONG, je voulais défendre des sites archéologiques et historiques. Le volontariat du Corps européen de solidarité que j’ai trouvé me convient donc parfaitement.

 

Comment as-tu découvert le Corps européen de solidarité (CES) ?

J’ai découvert le Corps européen de solidarité en 2018 grâce à Parcours le monde, une association qui se trouve à Angers. Pour moi, le CES est un dispositif idéal car je voulais faire une pause avant de commencer mon master. C’est une belle opportunité, peu connue.

A la fin de l’été dernier donc, je me suis installée devant mon ordinateur pour voir les offres, j’étais certaine de vouloir partir faire du volontariat. J’ai regardé les offres et j’ai postulé, postulé, postulé… J’ignorais toutes les démarches qu’il fallait entreprendre en amont donc je me suis retrouvée à un moment, à avoir des réponses positives sans avoir d’organisation d’envoi.

À la suite de ces « mauvaises démarches », j’ai pris contact avec vous, la Maison de l’Europe de Nantes pour que vous accompagniez pour mon départ. Mon dossier a été passé en 10 jours alors qu’il y a normalement plus de préparation. Mais je pense que ce n’était pas l’idéal, il vaut mieux se renseigner avant. Le covid a vraiment changé tous les plans.

Après l’envoi de mes candidatures, j’ai eu beaucoup de réponses positives, j’étais très difficile et exigeante. J’ai postulé à 20 offres et j’ai été reçu à une dizaine d’entre elles. Mais je voulais plus, je voulais une capitale, je voulais les pays de l’Est… Puis, j’ai enfin eu une réponse positive d’un organisme dans un pays que je voulais, avec des missions qui m’intéressaient : une ONG à Prague.

 

Parle-nous de ta structure d’accueil …

La structure qui m’accueille ici en Tchéquie est « Young and Environnement Europe » (YEE). C’est une ONG environnementale créée en 1983, située d’abord aux Pays-Bas et maintenant en Tchéquie, à Prague. Cette ONG promeut une participation citoyenne européenne pour la protection de l’environnement, via des projets, ateliers, conférences, événements… Elle fait la promotion de la loi européenne sur différentes thématiques à destination des jeunes principalement. Le bureau est situé en plein centre de Prague donc c’est vraiment idéal.

C’est une ONG avec trois salariés, Tanya, Carolina et Nathan, qui sont accompagnés d’une vingtaine de bénévoles partout en Europe. Six d’entre eux ont des postes attitrés et une petite compensation financière. Nous avons tous en dessous de 30 ans. C’est très jeune.

Quand j’ai reçu la réponse positive de YEE, j’étais très contente. Mais la pandémie s’est accélérée et une semaine avant le départ, les frontières se sont fermées en Tchéquie. Heureusement que Bastien (Chargé de mobilité à la Maison de l’Europe à Nantes) était là, je pense que tous les trois jours je l’avais au téléphone, on parlait de l’évolution de la situation et du projet. Je n’ai donc pu partir qu’en février 2021 alors que le projet était prévu depuis octobre 2020.

 

Quelles sont tes missions principales ?

J’ai commencé à prendre contact avec la structure en octobre et nous sommes restés en contact pendant 3 mois. Cela m’a permis de bien m’imprégner de l’organisme, de rencontrer mes collègues et découvrir mes missions à distance, en attendant de pouvoir me rendre sur place, ce que j’ai pu faire qu’en février.

Mes missions portent principalement sur la communication, de la création visuelle sur les projets à la promotion sur les réseaux sociaux, le maintien du site internet (utilisation de wordpress)… Je participe aussi au maintien d’activités et de projets que l’on fait avec des jeunes mais aussi avec des politiciens. Je fais de l’aide à la traduction, du founding. Je fais aussi de la programmation d’événements digitaux en lien avec nos grands thèmes.

Durant la journée, je travaille pour l’organisation. Je travaille chez moi depuis mars aussi parce que j’ai attrapé le covid. Mais depuis un mois, je peux revenir à l’office, enfin.

En ce moment on travaille sur le projet « franco-russian dialogue » pour la diplomatie franco-russe, c’est un dialogue pour une participation citoyenne écologique. Nous travaillons sur beaucoup de projets, notamment européens.

J’ai aussi un mini-projet personnel : la création d’interviews de jeunes citoyens européens qui montent des projets business et écologique. L’idée est de mettre en avant les travailleurs non connus de YEE. Certains le sont, comme Nathan Métayer, il fait partie des 6 jeunes de l’ONU sur la question de la défense du climat. Il ne me manque plus que des échanges directs avec des personnes pour concrétiser mon projet, ça sera sous forme de podcasts.

C’est un engagement constant. Les taches sont un peu différentes tous les jours, l’ambiance est très bonne.

Bureau de l'ONG YEE situé dans le centre de Prague.

Peux-tu nous raconter ton arrivée en Tchéquie ?

Je suis arrivée en Tchéquie le 5 février 2021. J’ai pris la décision de partir le 3 février. Le 4, j’ai pris un train pour Marseille, je suis arrivée à 22h, j’ai fait mes affaires, et suis repartie le lendemain à 6h.

Dans ma tête rien n’était fixé, je suis arrivée dans un aéroport complétement vide, la Tchéquie était un pays avec un des plus grands taux de covid en Europe. Ce qui m’a rassuré c’est que je connaissais déjà mes collègues, donc je savais où j’allais et surtout je connaissais un volontaire, mon colocataire actuel, avec qui je parlais depuis plusieurs mois donc j’étais plus confiante.

A mon arrivée des gens m’attendaient. Dans l’appartement il n’y avait personne encore mais j’étais accompagnée de ma coordinatrice, que je connaissais, puis a eu lieu la rencontre avec les colocataires.

Les deux premiers mois ont été difficiles, à cause de la pandémie. Le premier mois, en février, la météo était agréable car il neigeait et c’est aussi le moment où j’ai rencontré mes colocataires étrangers. Le mois de mars était plus dur, car ils ont rajouté de nouvelles réglementations, plus de restrictions. Le temps était affreux, on était encore plus enfermé, peu de sortie était possible.

C’est à partir du mois d’avril, que je me suis inscrite sur plein de groupes Erasmus. Je connaissais des volontaires, j’avais un petit réseau d’amis. Grâce au réseau Erasmus, je me suis fait un plus grand groupe d’amis « Erasmus », avec qui je suis tout le temps maintenant. Ma vie Erasmus est aussi bien remplie grâce à ça !

 

Qu’est-ce que tu retiens de tes quelques mois sur place ?

Il ne me reste que 22 jours avant de rentrer. C’est passé très vite.

Le volontariat que je vis est très loin de la perception que j’en avais, par rapport à ma vie Erasmus. Je n’ai jamais connu ce genre d’expérience en tant qu’étudiante. Le fait donc d’avoir la chance de vivre ce volontariat en CES, aussi chargée socialement, dans ce cadre-là, c’est génial !

La vie ici est très agréable, pour les visites, pour la vie culturelle… et la vie étudiante est incroyable. J’arrive bien à pallier le travail que je réalise en journée au sein de YEE et mes relations sociales à l’extérieur, retrouver les amis pour visiter, sortir, voyager… Je suis d’ailleurs rentrée de Croatie juste avant que nous échangions aujourd’hui.

 

Parle-nous de tes connaissances de l’Europe

Je vois l’Europe avec un certain regard, celui de jeune européen en France surtout. Je viens d’une licence en histoire/sciences politique, j’ai donc eu des cours sur les gouvernements européens et l’histoire de l’Europe. Cela m’a permis d’avoir de bonnes bases.

Sinon concernant la découverte de l’Europe, je n’ai pas l’impression d’en avoir appris davantage, car j’avais déjà visité plusieurs pays de l’Est. L’histoire de ces pays m’était déjà familière. Le fait d’être à Prague, d’être dans une capitale, je suis forcément plus avec des étrangers, peu avec les locaux, donc ma connaissance du pays n’a pas trop changé.

Je suis davantage émerveillée par l’architecture, l’histoire… J’adore cette ville ! Je suis assez à l’aise avec ce pays, bien que la langue soit très difficile.

 

Quels conseils donnerais-tu as une personne qui souhaiterait réaliser une mission en CES ?

Je pense que ton expérience dépend de l’endroit où tu es. Je suis dans une capitale, donc le rapport est différent que pour d’autres. J’ai des amis qui vivent dans un village, qui vivent en communauté, ils font parti d’un groupe. Leur relation avec le pays est différente de la mienne.

Les conseils que je pourrais donner à une personne qui se pose la question de partir sont de bien choisir son lieu de vie. Il faut évidemment que l’organisation te plaise aussi puisque tu travailleras au quotidien avec eux.

De plus, il faut faire attention et bien se renseigner avant d’ouvrir un compte. C’est la chose la plus compliquée au quotidien pour moi : gérer l’argent. Ton rapport à l’argent influencera aussi beaucoup ta qualité de vie.

Je me suis rendu compte que dans mes missions aujourd’hui la partie artistique me manque beaucoup. Ce genre d’expérience te permet d’acquérir des compétences et de te rendre compte aussi de ce que tu aimes faire ou non et ce vers quoi tu veux aller. Je pense me rapprocher petit à petit de la branche artistique dans mes prochaines missions.

 

Une petite anecdote pour la fin ?

Cet après-midi, à 16h je vais me faire tatouer notre lieu de vie, le quartier dans lequel nous sommes avec mes colocataires : Namisty Meru.