Interview de Valero Rivera, joueur espagnol du HBC Nantes
Interview de Valero Rivera, joueur espagnol du HBC Nantes
Fan de sport et bénévole à la Maison de l’Europe à Nantes, Jérémie Turpin nous propose un nouveau regard sur le sport européen à Nantes.
Dans cette nouvelle rubrique, un sportif européen évoluant à Nantes racontera chaque mois son parcours, son intégration dans la ville et ses expériences européennes. Pour cette première interview c’est le capitaine espagnol du HBC Nantes qui a accepté de répondre à nos questions.
Valero Rivera est arrivé à Nantes en 2010 après avoir été formé et avoir débuté sa carrière dans le championnat espagnol. Il a su évoluer en même temps que le club pour devenir l’un des meilleurs joueurs du monde au poste d’ailier. Il est également devenu un membre important de la sélection nationale espagnole avec qui il a notamment remporté le championnat du monde en 2013 à domicile et le championnat d’Europe en 2018 en Pologne.
Comment as-tu commencé le handball ?
Au début, je pratiquais tous les sports avec mon meilleur ami. Quand il s’est mis au handball je l’ai suivi et c’est comme ça que j’ai commencé ce sport.
Tu as été formé au FC Barcelone : quelle-est l’importance de la section handball au sein de ce club ?
Pour moi c’est la troisième section la plus importante, il y a d’abord le football qui domine tout en Espagne. Ensuite il y a une vraie culture du basket-ball, l’équipe de basket du Barça ayant toujours été très forte. Enfin, en troisième lieu, vient le handball, tant au niveau de sa popularité, qu’au niveau de l’engouement du public, qu’au niveau des salaires.
Le handball est-il tout de même un sport très suivi en Espagne ?
C’est un petit peu plus compliqué que ça. Avant que j’arrive à Nantes, il y a eu une crise financière au sein du championnat, certains grands clubs ont donc disparu. Beaucoup de joueurs sont partis dans d’autres pays. Le niveau a donc baissé, l’équipe de Barcelone est devenue la seule équipe forte du championnat. Le public a alors commencé à déserter les tribunes du fait de la dominance de ce club sur la compétition. En ligue des champions le public reste présent mais il l’est beaucoup moins en championnat. Avant la crise, il pouvait y avoir 4000 à 5000 personnes à chaque match, maintenant ce n’est plus pareil.
C’est donc à cause de cette crise que tu as décidé de venir à Nantes ?
Pendant la crise financière mon équipe en Espagne ne pouvait plus me payer, cela m’a obligé à m’en aller. Je voulais aussi changer d’air, découvrir autre chose. J’ai eu l’opportunité de venir ici. A mon arrivée le championnat français n’était pas encore au top. Le HBC Nantes venait de finir 9ème du championnat. Rapidement, c’est devenu un beau projet, dès ma première saison on a fini 5ème. Depuis, le club et le championnat ont pris une dimension incroyable. Le championnat français est maintenant devenu le 2ème meilleur du monde derrière l’Allemagne et devant le Danemark.
Que connaissais-tu de Nantes avant d’arriver ici ?
Rien du tout, même pas la langue ; je n’avais jamais fait de français à l’école. Quand je suis arrivé ici beaucoup de joueurs m’ont aidé à apprendre le français et à m’intégrer dans la ville.
Comment se passe l’intégration des joueurs étrangers dans l’équipe ?
Dans le monde du hand c’est facile de s’intégrer, tout le monde est très simple, tout le monde veut aider, tout le monde veut le même résultat. On fait tout pour que ça se passe bien. Quand un étranger arrive, le club met en place des cours de français pour que l’adaptation se fasse le plus rapidement possible.
Quel est ton meilleur souvenir d’une compétition européenne avec le HBC Nantes ?
Mon meilleur souvenir, c’est la qualification au final 4 l’année dernière. On venait d’éliminer Kilce et Vesprem (deux très grandes équipes européennes), personne ne comptait sur nous, c’était un moment exceptionnel.
L’ambiance ici est vraiment la meilleure d’Europe car c’est plein à chaque match, que ce soit en championnat ou en coupe d’Europe, il y a toujours une ambiance exceptionnelle. Ailleurs comme à Vesprem en Hongrie ou à Kilce et Pologne, ils ont un super public aussi mais principalement en coupe d’Europe. Ici c’est la même ambiance à tous les matchs.
Quel est ton meilleur souvenir en sélection nationale ?
Mon meilleur souvenir est quand on a gagné le championnat du monde en 2013. C’était à Barcelone, dans ma ville, il y avait toute ma famille, mes amis, mon père était l’entraîneur de l’équipe. Je ne pouvais pas rêver mieux.