L’Europe sportive : Entretien avec Carin Stromberg
Comme chaque mois, notre bénévole Jérémie va à la rencontre des sportifs européens ou ayant un lien avec l’Europe sur le territoire. découvrez sa chronique dans l’Europe sportive !
Pour cette nouvelle interview c’est la handballeuse internationale suédoise des Neptunes de Nantes Carin Stromberg qui a accepté de parler de son parcours et de ses objectifs pour la saison. À quelques semaines de l’euro de handball féminin la capitaine de sa sélection est très ambitieuse pour son pays mais également pour Nantes.
Comment as-tu commencé le handball ?
J’ai commencé en même temps que mon frère. J’allais à la salle avec lui et c’est comme ça que j’ai commencé à jouer. C’est le seul sport que j’ai pratiqué. J’aurais aimé jouer au football mais mes parents ne voulaient pas nous emmener à plusieurs endroits donc j’ai fait du hand comme mon frère.
Tu as commencé ta carrière professionnelle en Suède. Comment pourrais-tu décrire le championnat suédois ?
Le championnat a un niveau un peu en dessous de la France et du Danemark où j’ai joué aussi mais c’est un jeu plus physique avec plus de contacts et d’impacts.
Ta première expérience à l’étranger était au Danemark. Comment s’est passé ton adaptation dans ce pays ?
Quand je suis parti au Danemark j’étais très jeune j’avais seulement 21 ans. C’était un grand changement pour moi de quitter Stockholm et le club où j’avais toujours évolué depuis le début de ma carrière. J’ai dû aussi apprendre un nouveau style de handball puisque le jeu au Danemark est un jeu très rapide, les joueuses là-bas sont plus rapides et il y a plus de grands matchs dans le championnat danois.
Est-ce que cela a été plus facile pour toi de t’adapter au Danemark qu’en France ?
J’étais plus expérimentée et plus mature quand je suis venue en France. Cela a été plus facile pour moi. Bien sûr, c’est un nouveau championnat donc j’ai eu besoin d’un temps d’adaptation. Mon expérience en équipe nationale m’a aussi aidé à m’adapter plus vite en arrivant ici.
Quelles sont les différences entre le championnat français et le championnat danois ?
Ce sont deux très bons championnats. En France il y a plus de jeu un contre un avec des joueuses athlétiques et très rapides, alors qu’au Danemark le jeu est plus collectif. Il y a plus de stratégies en place, une joueuse doit moins faire la différence toute seule. Les entraînements pour les jeunes sont également différents entre la France et le Danemark ce qui mène à ces différents styles de jeu une fois professionnelle.
Avant de venir à Nantes que connaissais-tu de la ville et du club ?
Je connaissais déjà la ville pour y être venue jouer deux fois, dont une fois pour le championnat d’Europe 2018. De plus Nathalie Hagman était déjà au club donc je suivais ses résultats avant de venir. Avant que j’arrive ici j’ai vu le club gagner la coupe EHF ( la 2e coupe d’Europe). J’ai su que c’était un bon club avec beaucoup d’ambition. Il se trouve que j’ai toujours voulu jouer dans le championnat français donc j’étais très heureuse quand j’ai eu l’opportunité de signer ici.
Comment s’est passé ton intégration au sein du club ?
Je suis arrivée juste après les Jeux Olympiques de Tokyo, c’était un peu dur car je suis arrivée tard. Mes coéquipières ont été très accueillantes, en plus Nathalie Hagman, que je connais depuis mes 12 ans, était déjà là donc ça a été beaucoup plus facile pour moi de m’intégrer.
Qu’aimes-tu faire dans la région pendant les jours off ?
J’aime beaucoup aller à la plage. Je fais beaucoup de vélo dans la ville, j’aime explorer la région. Je lis, je vais au musée. Je vais au café, au restaurant j’aime beaucoup la gastronomie donc je profite un maximum. Je sors sûrement plus que les françaises de l’équipe (rires).
Ici j’ai le temps de profiter quand on ne joue pas. Quand j’étais au Danemark je suivais encore des études donc je n’avais pas le temps de profiter autant qu’ici. Ça me donne plus d’énergie de sortir plutôt que de rester tranquille à la maison.
Revenons au handball : quel est ton meilleur souvenir avec les Neptunes ?
La saison dernière on a joué pas mal de matchs de coupe d’Europe et je me souviens particulièrement d’un match à Bietigheim en Allemagne. La salle était pleine avec une super ambiance. On a malheureusement perdu d’un but ce jour-là mais on a joué un très bon match.
Je peux aussi parler des derniers matchs à Nantes la saison dernière où il y avait une énorme ambiance, une salle pleine. Ça m’a donné beaucoup d’énergie pour jouer notamment contre Paris et Chambrai, deux matchs qu’on devait gagner pour prendre la 5e place.
En sélection tu es capitaine, que représente ce rôle pour toi ?
C’est beaucoup d’administratif. Il faut organiser les échauffements, savoir où est-ce que l’équipe va manger. Beaucoup de choses dans ce style. C’est aussi un rôle important sur le terrain, il faut être à l’écoute des autres, essayer de tout faire pour qu’il y ait une bonne ambiance dans l’équipe. La capitaine doit aussi être le relais des joueuses auprès des entraîneurs. C’est un rôle qui me plaît beaucoup.
Peut tu raconter ton expérience des JO ?
Les deux fois où j’ai participé aux Jeux Olympiques (2016 et 2021) c’était le top de ma carrière. C’est incroyable de pouvoir participer aux Jeux Olympiques même malgré l’absence de public la dernière fois. Je pense qu’à Tokyo j’ai joué à mon meilleur niveau. Il y avait une très bonne atmosphère sportive, c’était très motivant.
À cause du COVID on ne pouvait pas aller voir les autres sports à Tokyo, mais en temps normal il y a vraiment une atmosphère particulière au JO. Tous les Suédois, ont été logés au même endroit à Rio. On pouvait échanger entre athlètes. Dès que quelqu’un ramenait une médaille, tout le monde venait le féliciter et fêter ça. Tu te sens encore plus suédois en vivant cette expérience.
Les Jeux Olympiques de 2021 sont clairement mon meilleur souvenir de ma carrière international. L’équipe a très bien joué, il y avait un énorme soutien entre toutes les joueuses. Tout le monde a apprécié l’expérience.
Quels sont tes objectifs pour la saison ?
L’équipe et moi on veut finir à une meilleure place au classement que l’année dernière et faire mieux dans toutes les compétitions que ça soit en championnat en coupe d’Europe ou en coupe de France. Je voudrais qu’on évite les montagnes russes de l’année dernière et rester le plus haut possible toute l’année.
Pour ce qui est de l’Euro avec la Suède je pense qu’on peut viser une médaille, on n’est vraiment pas loin à chaque fois. L’objectif cette fois doit être de terminer la compétition avec une médaille.