L’Europe sportive avec la volleyeuse Hena Kurtagic 

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Pour cette nouvelle interview c’est Hena Kurtagic qui a accepté de nous en dire plus sur son parcours. La jeune volleyeuse serbe des Neptunes de Nantes parle de son rôle, de son parcours et de ses objectifs.

Hena Kurtagic match (1)

Comment as-tu commencé le volley ?


J’ai commencé à jouer à 14 ans, avant je n’en faisais pas du tout et même je détestais ça. J’avais de très mauvaises notes en sport à l’école et donc pour avoir de meilleurs notes, j’ai voulu commencer le sport. En faisant du volley, j’ai commencé à prendre du plaisir et à me sentir bien.


Comment pourrais-tu expliquer ton rôle et ta position sur le terrain ?


Mon poste principal est bloqueuse centrale. Ma principale force c’est le bloc, c’est d’ailleurs ce qui est demandé aux centrales en premier. Je dois pouvoir couvrir le terrain avec mon bloc, savoir ramener des points grâce à ce geste. Il faut bien sûr aussi maîtriser les autres techniques comme le service, l’attaque et la défense. Le principal, pour un central, c’est de faire des blocs et bien couvrir le terrain.

Qui sont tes joueuses ou joueurs modèles ?

 

Quand j’ai commencé, je m’inspirais des joueurs juste au dessus de moi et quand j’atteignais ce niveau, je prenais comme modèle quelqu’un qui jouait au niveau juste au dessus et ainsi de suite. Beaucoup de joueurs m’ont inspirée mais pas un en particulier. Maintenant que je suis pro, j’essaye d’être un modèle pour les plus jeunes

 

Quelle est l’importance du volley en Serbie ?

 

Le niveau en Serbie est bon. Beaucoup de jeunes filles commencent à jouer au volley-ball comme premier sport. En Serbie, le volley-ball est le premier sport féminin puisque c’est un sport sans contact.
La ligue, elle, n’est pas très forte, beaucoup moins forte que le championnat français. Il y a beaucoup de jeunes joueuses qui jouent dans la Super Ligue serbe. Je pense que le niveau est clairement moins haut qu’ici.

 

Le volley féminin est-il autant considéré que le volley masculin en Serbie ?

 

Si on considère les équipes du championnat, je pense que c’est équivalant. Le championnat masculin est peut-être un petit peu plus haut. Les équipes nationales sont par contre très différentes. L’équipe féminine est au plus haut niveau mondial, on joue souvent des finales et des médailles. Les hommes eux se situent plus bas, ils se battent souvent autour de la 8e place.

Y a-t-il autant de public pour un match féminin que pour un match masculin ?

 

Cela dépend du match, si on joue un match européen les gens vont se déplacer pour supporter. Mais souvent les matchs se jouent à 18h et comme les horaires de travail en Serbie sont de 15 h à 20h les gens ne peuvent pas se déplacer au match. Par contre le dimanche, il y a souvent plus de supporters. Les salles là-bas ont aussi deux fois moins de capacité qu’ici.

 

Quelles différences trouves-tu entre les deux championnats au niveau du style de jeu ?

 

Ici, ça joue plus vite qu’en Serbie. Il y a de meilleures joueuses, la ligue est donc plus forte. Il y a beaucoup de nationalités représentées, ce qui rend le championnat plus fort. En Serbie il n’y a presque que des joueuses serbes, peut-être une étrangère par équipe seulement ici. Le fait qu’il y ait beaucoup de nationalités représentées fait augmenter le niveau du championnat puisque de meilleures joueuses y participent.

 

Cet été, tu as remporté la médaille d’argent au championnat d’Europe. Peux-tu nous parler de ton expérience avec cette équipe ?

 

C’était étrange car c’était la première fois que j’étais sélectionnée pour une compétition. J’étais la plus jeune. J’avais déjà fait des matchs de préparation mais jamais de compétition. Cette fois, le coach a choisi de prendre quatre centrales, ce qui m’a ouvert la porte.
L’expérience était immense, j’ai beaucoup appris grâce aux joueuses plus expérimentées, j’ai pu voir ce que c’était le volley-ball de haut niveau. Je suis satisfaite de l’expérience et j’espère que l’été prochain, je serais sélectionnée pour les jeux olympiques.

 

Qu’est-ce qui t’as donné envie de rejoindre Nantes et les Neptunes ?

 

Je pense que le championnat français est la meilleure marche pour progresser. Je venais d’une ligue plus faible, je voulais aller dans un championnat plus fort. Le but sera encore de monter en niveau de plus en plus au fur et à mesure du temps. Pourquoi Nantes ? Parce que j’avais entendu que Nantes était toujours dans le haut du classement du championnat et avait toujours pour but de gagner des titres.

Il y a aussi un très bon coach ici, il a beaucoup d’expérience et eu l’opportunité de côtoyer des grands joueurs. Quoi de mieux que d’apprendre aux cotés de quelqu’un qui a une telle expérience ? 

 

As-tu eu le temps de visiter la ville et les alentours depuis ton arrivée ?


Un petit peu, je ne suis pas quelqu’un qui sort beaucoup. Quand ma famille est là, j’aime leur faire découvrir la ville mais en général quand j’ai du temps libre j’en profite pour me reposer.

Comment se passe ton intégration au sein de l’équipe ?

 

Je me sens très bien. Je pense que je suis la plus jeune de l’équipe mais je ne sens pas la différence entre toutes les filles. L’ambiance est toujours bonne. A l’entraînement, il y a toujours une compétition saine. On se soutient tout le temps.  La bonne ambiance dans l’équipe se ressent sur et en dehors du terrain et aussi à travers nos résultats.

 

Quel est ton meilleur souvenir de carrière jusque-là ?

 

C’est intéressant car dans toute ma carrière je n’ai jamais gagné l’or sauf une fois. C’était lors d’un championnat balkan quand j’étais jeune. J’avais toujours été finaliste mais jamais gagnante sauf une fois donc ça m’a marqué 

 

Quels sont tes objectifs pour la saison ?

 

L’objectif numéro un de l’équipe cette année c’est de gagner le championnat. L’objectif est aussi d’aller le plus loin possible en coupe d’Europe et en coupe de France. Depuis le début de la saison on joue très bien, on veut continuer à jouer comme ça et ramener le titre ici.

 

Personnellement j’aimerais être reconnue comme une très bonne joueuse. J’aimerais que tout le monde sache qui je suis. Jouer des gros matchs, jouer pour des titres. J’aimerais aussi tout faire pour rester en bonne santé car beaucoup de sportifs finissent leur carrière avec des douleurs et moi j’aimerais garder la santé même après ma carrière.

 

 

Un article de Jérémie Turpin

Crédits photos : Corentin PINGEON