Garance, 26 ans, s’est engagé dans un Corps Européen de Solidarité (CES) de 12 mois en Roumanie. L’occasion pour lui de se rapprocher de sa passion, l’art tout en découvrant un nouveau pays et une nouvelle culture. 

Garance, explique nous ton projet et comment tu as découvert le CES ?

A l’origine, j’avais commencé des études de psychologie, j’ai un peu abandonné avant la fin, car j’avais envie de me lancer dans un projet qui me plaisait davantage : de la sculpture sur argile. Mon objectif final est de pouvoir créer des prothèses, des masques et aussi des objets décoratifs. Il n’y a pas vraiment de formation pour ça.

Je savais que je voulais me lancer là-dedans mais je souhaitais aussi partir un an à l’étranger dans le cadre du Corps européen de solidarité (CES). Je me suis donc dit que j’allais remettre à plus tard mon projet personnel et partir.

C’est ma meilleure amie qui m’a motivé à partir. Elle m’a raconté le projet court qu’elle avait réalisé, cela m’a donné envie. Je pensais que ça n’était possible que jusqu’à 25 ans, mais l’on peut partir jusqu’à nos 30 ans ! Je me suis dit : si je ne le tente pas je le regretterais toute ma vie, je me suis donc motivé à partir. Puis il y a eu la période de la covid…

J’ai donc tout fait pour trouver, malgré tout, une mission à l’étranger dans un pays non-anglophone, car je parle déjà l’anglais. Puis, après avoir beaucoup postulé, les missions d’un volontariat en Roumanie m’ont beaucoup intéressées, j’ai donc proposé ma candidature et j’ai été accepté. Deux semaines plus tard je partais pour la Roumanie.

Comment se sont passés tes premiers jours sur place ?

Je suis arrivé en Roumanie, dans la ville de Cluj Napoca, le 1er février. A mon arrivée, j’ai été mis en quarantaine durant 2 semaines. Je suis arrivé en même temps que mes deux colocataires, une Brésilienne et une Lettonne. Ce temps nous a permis d’apprendre à nous connaître, car nous allions vivre en collocation tous les trois pendant un an.

Les trois premiers mois ont été un peu long, car on ne connaissait pas beaucoup de monde, donc nous n’étions souvent que tous les trois.

La ville dans laquelle je me trouve, Cluj Napoca, fait 1/3 de la taille de la ville de Nantes. Ici, j’ai l’impression de voyager dans le temps, car l’architecture varie beaucoup, de l’ancien au moderne.

Quelles sont tes missions ?

Le volontariat auquel je participe est un projet d’art thérapie, il y a un aspect art et un aspect psychologique. L’association est composée de professionnels du secteur, cela pose un très bon cadre. L’idée de ce projet est de donner des outils de psychologie aux enfants porteurs d’un handicap physique ou moteur et de leur apprendre les bases du respect.

En théorie, nous sommes un groupe de 6 volontaires locaux (étudiants en psychologie) et de 6 volontaires européens (étudiants en art), et nous réalisons diverses missions en équipe de deux. En pratique, au début, avec la covid, nous étions un peu seuls dans nos missions. Maintenant, nous sommes amenés à être mélangés entre volontaires donc les dynamiques sont différentes. Je travaille avec des personnes n’étant pas de même culture, c’est enrichissant.

Dans cette association, nous travaillons avec des écoles, où les enfants ont entre 7 et 15 ans. Avec la covid, les échanges se faisaient en ligne, c’était dur de motiver les enfants durant les sessions de cours. Mais maintenant c’est plus simple.

As-tu développé un projet personnel au sein de ta structure ?

Mon projet personnel est divisé en deux parties. Dans un premier temps, je suis en train de créer un jeu de cartes. Pour l’instant, je l’ai testé, j’ai fait les cartes, les règles fonctionnent bien. Maintenant, l’idée est que je travaille sur l’esthétisme des cartes. Je vais faire des versions dans différentes langues pour qu’il puisse être adapté : français, anglais et roumain.

Mon second projet est une exposition, comportant des photos, des vidéos et des créations. Mon objectif est de valoriser l’association de cette manière en proposant aussi différents ateliers pendant l’événement.

As-tu le sentiment d’avoir grandi en compétences au sein de ta structure ?

Ce volontariat me permet de me rendre compte des compétences que j’ai de manière plus directe, plus claire. Cela m’a permis aussi de prendre confiance en moi et en ce que je peux et sais faire. Je me rends compte que j’arrive à me débrouiller.

J’ai pu progresser et approfondir mes compétences dans le travail en groupe. Aussi, dans le travail avec les enfants, je n’avais jamais travaillé avec ce type de public et c’est un vrai challenge. Un challenge aussi du fait d’avoir dû m’adapter au distanciel un moment, à cause de la crise sanitaire. Mais j’ai tout de même l’impression d’avoir réussi à les faire progresser même si cela n’était pas simple.

Que retiens-tu de cette expérience pour le moment ?

Cette expérience renfloue ma motivation, elle change les perspectives.

Pour moi, le fait d’être à l’étranger me fait réaliser ce qui me manque ou pas et ce dont j’ai vraiment besoin pour mes projets personnels. Je sais déjà ce que je veux tenter à mon retour en France. Je sais ce qui est vraiment important pour moi.

Je ne viens pas d’une famille aisée donc pour moi ça a toujours été un luxe de partir à l’étranger. Le CES est vraiment un bon plan pour vivre à l’étranger et y travailler. Je n’ai jamais trop voyagé, car je n’avais pas forcément les moyens. Avant cette expérience j’avais été 1 semaine en Angleterre en famille d’accueil, et une semaine en Allemagne.

Le coût de la vie ici est vraiment faible. Je n’ai jamais autant mangé au restaurant ! Mon train de vie est très différent ici.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite faire un volontariat en CES ?

Mon conseil serait de ne pas chercher un pays mais de chercher un projet ! Moi, j’ai procédé de cette manière. Je conseillerais aux personnes qui veulent partir de d’abord trouver une mission qui leur convienne, car on se rend vite compte que tous les pays sont « cools » si on se plaît dans son volontariat.

J’encourage aussi les personnes à stimuler leur vie sociale en allant visiter la ville, découvrir les alentours, les musées… pour profiter complètement du pays.

C’est une occasion unique de pouvoir tester un travail, essayer un nouveau mode de vie, découvrir des choses, vous ne le regretterez pas !