L’EUROPE SPORTIVE : Entretien avec Pédro Chirivella joueur du FC Nantes
Comme chaque mois, notre bénévole Jérémie va à la rencontre des sportifs européens ou ayant un lien avec l’Europe sur le territoire. découvrez sa chronique dans l’Europe sportive !
Crédit photo : FC Nantes / Arnaud Duret
Quelques semaines après la fin de la coupe du monde, la rubrique sport reste dans le thème du football. En effet ce mois-ci c’est le milieu de terrain espagnol du FC Nantes Pedro Chirivella qui a accepté de raconter son parcours.
Comment as-tu commencé le football ?
J’ai commencé à 5 ans quand j’étais à Valence. J’ai joué là-bas pendant 12 ans avant de partir à Liverpool. J’ai joué directement pour le FC Valence, je n’ai pas fait d’autres équipes avant.
Comment s’est passée ta formation dans ce grand club ?
Quand je suis rentré au centre de formation, l’équipe pro du club était composée de très grands joueurs comme David Villa, David Silva ou Juan Mata. C’était la belle époque de Valence, on a gagné la Liga et la Ligue Europa et on a fait deux finales de ligue des champions de suite. C’était beau d’être un enfant de Valence comme moi à cette période. En équipe de jeunes on gagnait tous les matchs. Tous les ans on gagnait la ligue, en alternance avec Villareal même si on gagnait plus souvent car on avait une grosse équipe.
Tu as été sélectionné en équipe nationale d’Espagne U16 et U17 (moins de 16 et moins de 17 ans), comment as-tu vécu cette expérience internationale ?
J’ai commencé à 15 ans avec les U16, on a joué l’Euro. On n’a pas été très bon dans cette compétition même si on avait des grands joueurs dans l’équipe. Après j’ai été surclassé en U17 j’ai donc pu y jouer 2 ans. C’était une belle expérience. Quand tu as 15 ou 16 ans c’est bien de pouvoir jouer contre les Pays-Bas, la France ou encore l’Angleterre. C’était une belle époque.
Est-ce que cette expérience t’a aidée pour la suite de ta carrière professionnelle ?
Avoir vécu cette expérience m’a aidé à devenir plus mature sur le terrain et en dehors.
Comment es-tu arrivé à Liverpool ?
J’ai joué un tournoi avec l’Espagne, je me souviens qu’il y avait la France, l’Italie et la République Tchèque, et c’est là que les recruteurs de Liverpool m’ont repéré. Ils ont parlé avec mon agent qui m’a ensuite transmis leur offre. J’étais d’accord pour les rejoindre donc Liverpool s’est mis d’accord avec Valence et je suis parti pour l’Angleterre à 16 ans.
Comment s’est passé ton adaptation au club ?
Ce n’était pas facile au début, c’était la première fois que je partais de chez moi. J’étais habitué à avoir mes amis dans l’équipe et en dehors du foot. Quand je suis allé à Liverpool c’était pour être professionnel, j’ai signé mon contrat à 16 ans. J’ai commencé à m’entraîner le matin alors qu’avant je m’entraînais l’après-midi. C’était un grand changement pour moi mais aussi une belle expérience.
Comment s’est passé ton adaptation à la vie en Angleterre ?
Ce n’était pas facile au début mais heureusement ma famille était avec moi, mes parents et mon frère sont venu vivre à Liverpool aussi ça m’a beaucoup aidé.
Qu’est-ce que ça fait de jouer dans le stade d’Ansfeild ?
C’est une expérience qui restera gravée dans ma mémoire. Quand j’ai joué mon premier match là-bas mon père était dans les tribunes. Pour moi c’était un moment incroyable et pour lui aussi. C’était la récompense pour tout le travail que j’avais fait depuis que j’étais petit.
Quel est ton meilleur souvenir avec Liverpool ?
C’était un match contre Everton, qui est un derby. J’ai joué tout le match, on a gagné 1 0 et j’ai été élu homme du match donc c’était un grand souvenir.
Tu as été prêté une saison aux Pays-Bas, comment s’est passé ton expérience dans ce pays ?
Ça s’est très bien passé. Quand j’y suis allé j’avais 18 ans. Ça m’a permis de montrer mon niveau dans un bon championnat. C’était bien de voir que j’avais le niveau pour être professionnel. Cette expérience m’a aussi beaucoup aidé mentalement.
Est-ce que tu abordes différemment un transfert en prêt quand tu sais que tu vas y rester qu’un an par rapport à un transfert définitif.
Je savais que quand je suis allé aux Pays-Bas c’était pour une saison. J’ai voulu y aller pour avoir du temps de jeu, pour aider l’équipe mais surtout pour progresser individuellement. A Willem II j’ai joué tous les matchs, on a fait une bonne saison dont une demi-finale de coupe. Là-bas j’ai pu jouer 40 matchs donc c’était bien pour moi.
Est-ce qu’il y a des différences dans le style de jeu entre les championnats d’Espagne, d’Angleterre, de France et des Pays-Bas ?
En France c’est moins tactique et technique qu’en Liga d’Espagne mais plus physique. En Ligue 1 il y a plus de duels et de courses, c’est un championnat difficile. En Premier League anglaise il y a un peu de tout, il y a des équipes physiques et d’autres plus tactiques. En Espagne c’est peut-être un peu moins physique mais plus tactique et technique.
Le public est-il différent entre les pays ?
Ça dépend vraiment de l’équipe et du stade. Cela ne dépend pas du pays. Par exemple si je compare le stade de la Beaujoire avec un stade anglais je peux dire que c’est le même engouement, par contre si on va dans d’autres stades en France il y a parfois moins de public. Mais à Nantes il n’y a rien de différent par rapport à l’Angleterre au niveau de l’ambiance.
Comment s’est passé ton arrivée à Nantes ?
J’étais en fin de contrat à Liverpool, j’ai failli signer pour une équipe espagnole de Liga mais cela n’a pas pu se faire. Nantes m’a contacté et me voulait vraiment. J’ai parlé au coach qui était Christian Gourcuff à l’époque et ce qu’il m’a dit m’a convaincu de venir signer ici. Je voulais venir ici pour montrer mon niveau. Pour ça j’avais besoin de la confiance du coach et c’est ce que m’a donné Christian Gourcuff au moment de mon arrivée. Dès le premier entraînement il m’a beaucoup aidé, il m’a mis avec l’équipe titulaire tout le temps ce qui m’a conforté que j’avais fait le bon choix en venant ici.
Est-ce que l’adaptation en France a été plus facile puisque ce n’était pas la première fois que tu changeais de pays ?
Au niveau personnel c’était plus simple oui mais au niveau football ça a été difficile. Je sortais d’une saison où je n’avais pas beaucoup joué à Liverpool. Je manquais beaucoup de rythme et de physique. Comme ici c’est un championnat physique c’était compliqué au début mais je savais que j’avais le talent et le mental pour revenir plus fort. Au bout d’un moment je me suis dit qu’il fallait que je m’impose et je l’ai fait
Quel est ton meilleur souvenir avec le FC Nantes ?
Sans hésiter la victoire en coupe de France.
Abordes-tu différemment les matchs de ligue Europa par rapport aux matchs de ligue 1 ?
Je ne crois pas mais en première partie de saison on a vu qu’après les matchs de coupe d’Europe on n’arrivait pas à gagner en ligue 1. Je ne sais pas si c’était à cause de la fatigue musculaire, la fatigue mentale ou autre chose mais c’est la vérité du moment. Je ne crois pas que non plus que c’était un manque d’envie ou de mental. On n’arrive pas à faire les mêmes matchs en Europa league qu’en championnat. On va essayer d’améliorer ça car pour nous le plus important reste le championnat.
Que penses-tu de la future confrontation contre la Juventus Turin en février ?
Ça va être deux très beaux matchs. Nos supporters méritent de vivre un match comme ça. Ça fait très longtemps qu’il n’y a pas eu un match aussi prestigieux. On est content de pouvoir proposer ça et on va tout faire pour réaliser des gros matchs.